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 Une classe - 2 profs !

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Tout ça... pour quelle efficacité ???

 

Après sept ans de co-enseignement, un premier bilan peut être tiré :

 

L'effectif : La classe a commencé sa vie (juillet 2000) avec 16 élèves (un idéal pourrait-on dire).

Actuellement, l'effectif est de 20 et aurait tendance à augmenter si nous accueillions tous les élèves que les collègues ou que la direction nous propose ! "La fonction crée l'organe" :-)) Visiblement, "l'opinion publique" est favorable; la plupart des parents à qui l'on propose notre classe acceptent d'entrer en matière, de venir voir, d'envoyer leur enfant faire un stage... même si, dans un second temps, certains refusent ; leurs raisons sont claires : ce n'est pas le fonctionnement qui est en cause, mais la crainte qu'ils ont de voir leur enfant être confiné dans une filière peu prestigieuse que le monde économique rejette souvent.

La rigueur, la sévérité, les exigences que nous posons ne sont pas facteurs de rejets; les élèves eux-mêmes arrivent, un peu inquiets de connaître cette rigueur, mais aussi rassurés; pas de racket, respect de tous, climat propice au travail, moments de franche rigolade, moments d'apprentissages...


En juillet 2001, 5 élèves ont quitté notre classe après notre première année à deux; 1 seul a obtenu son certificat; tous ont trouvé une place d'apprentissage (ou de formation élémentaire) en rapport avec leur potentiel et leurs envies (pas forcément les plus folles, évidemment).

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En juillet 2002, 9 élèves sont partis après 2 années dans cette classe : 7 ont obtenu le certificat, 1 l'a raté, 1 ne s'y est pas présenté (retour d'institution spécialisée, trop grand retard scolaire). Les 9 ont commencé un apprentissage ou une école de perfectionnement. Certains sont aujourd'hui dans un cursus positif; d'autres échouent leur première année d'apprentissage. Sur les 4 qui effectuaient une école de perfectionnement, 3 ont décroché une place d'apprentissage, 1 est en attente d'une place. Tous ont, d'une façon ou d'une autre, mis un pied dans le "monde du travail" et peuvent se projeter maintenant vers un futur un peu plus serein (sans tenir compte évidemment des problèmes liés au chômage, qui peuvent les toucher, comme d'autres).


En juillet 2003, quatre élèves ont quitté l'école obligatoire. Tous sont déjà "casés" dans des entreprises. Deux ont tenté de réussir le certificat, 1 a échoué (échec prévisible... mais son contrat de préapprentissage est signé :-).

Pour les élèves qui ont encore une ou deux années de scolarité à faire, nous en comptons 4 qui seront réintégrés dans des classes traditionnelles avec de très bonnes chances d'y effectuer un bon parcours.

Le reste de la classe (12 élèves) continuera avec nous dans but d'obtenir un certificat. Ce certificat est exactement le même que celui passé par les élèves des classes traditionnelles.

 

Premier bilan positif donc, quand on sait que chacun des élèves de cette classe a... beaucoup fait parler de lui avant d'y entrer ! Conseils de classes, conférence des maîtres, médecin des écoles, psychologue, police, ... ont passé un temps considérable à tenter de les aider. Une bonne moitié avaient été jugés "ingérables" dans une classe régulière. Si on entend encore un peu parler d'eux maintenant (en mal), c'est très rare et très ponctuel.

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En juillet 2004, sept élèves ont quitté l'école obligatoire. Six sont "casés" dans des entreprises et le 7e peut soit entamer un préapprentissage, soit vivre une 10 année de perfectionnement. Sur les cinq élèves qui répondaient aux conditions légales, un a refusé l'obstacle du certificat; sur les 4 qui l'ont tenté, 3 l'ont réussi, faisant preuve souvent de compétences égales ou supérieures à celles de leurs camarades des classes ordinaires. Sept élèves sur 7 ont donc une solution professionnelle pour l'année 2004-2005; à eux de jouer pour la suite !

Remarque: l'absence actuelle de place de travail pour les jeunes est due d'une part au fait que les patrons offrent de moins en moins de places et, d'autre part, au fait que les places disponibles ne correspondent pas aux envies des élèves (construction, hôtellerie principalement). De plus, les places en école de perfectionnement (OPTI) sont, en regard des conditions économiques citées plus haut, insuffisantes et les crédits sont drastiquement limités par le politique, ce qui prive encore les élèves en difficultés de possibilités d'améliorer leurs connaissances.

Pour le reste de la classe (12 élèves), nous n'avons pu transférer aucun élève dans des classes régulières (trop grand retard scolaire, trop fragiles, pas encore assez mûrs...). Ils continueront donc avec nous, certains dans but d'obtenir un certificat et/ou de s'insérer dans le monde professionnel.


En juillet 2005, huit élèves ont quitté l'école obligatoire. Six sont "casés" dans des entreprises et 2 entameront une année de perfectionnement dans le but de trouver une place d'apprentissage. Une seule des 3 élèves qui ont tenté le certificat cette année l'a réussi.

L'absence de places de formation pour les jeunes est catastrophique cette année; 400 jeunes de 16 ans se retrouveront avec AUCUNE solution pour la suite de leur cursus, que ce soit dans des écoles ou des entreprises.

Seules 18% des entreprises vaudoises forment des apprentis...


Juillet 2006 : 5 élèves quittent l'école obligatoire; 2 ont un contrat d'apprentissage, 3 suivront une école de perfectionnement. Trois de ces élèves ont tenté le certificat, deux l'ont réussi. L'échec de la 3e était "programmé": plus de 350 périodes d'absence sur l'année (justifications de complaisance), moyennes annuelles catastrophiques, milieu familial inadéquat (c'est la première fois que les parents jouent contre nous).

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Juillet 2007 : 7 élèves quittent l'école obligatoire, dont 5 étaient en 9e année; malgré une situation de l'emploi des jeunes très difficile, 3 ont signé un contrat d'apprentissage, 1 un contrat de formation élémentaire, 1 un contrat de préapprentissage et 2 suivront une école de préparation au monde professionnel. Trois de ces élèves ont tenté le certificat, tous l'ont réussi.

A noter les grandes difficultés liées aux comportement cette année! Ce fut tout simplement hallucinant: absences (complaisamment justifiées par des parents incompétents) nombreuses, pacte entre les élèves pour pourrir les cours, pour tricher, malhonnêteté, bêtises en tous genres, agressivité, drogue, vols, refus de la réalité et mensonges permanents ont été notre lot quasi-quotidien. La pire volée de ma déjà longue carrière avec, comme cerise sur le gâteau, des insultes personnelles.

La suite ne s'annonce d'ailleurs guère sous de meilleurs auspices, les plus jeunes ayant déjà pris les mauvais plis des anciens! Il y a quelque chose de pourri au royaume de l'éducation.

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Juillet 2008 : 9 élèves quittent l'école obligatoire; malgré une situation de l'emploi des jeunes très difficile, 3 ont signé un contrat d'apprentissage, 1 un contrat de formation élémentaire, 1 un contrat de préapprentissage; un élève est placé, du fait de compétences limitées, en institution spécialisée et 2 suivront une école de préparation au monde professionnel. A signaler une première cette année: un élève a refusé tout travail, tout apprentissage et toute démarche en vue d'entrer dans le monde professionnel, ceci avec l'aval de ses parents totalement bernés par ses mensonges et son déni de la réalité; cet élève avait comme choix pour le futur: ne rien faire, rester à la maison... et il a eu ce qu'il voulait !!!

Cinq de ces élèves ont tenté le certificat, 4 l'ont réussi.

A noter les difficultés liées aux comportement cette année, en particulier chez les filles qui se sont unies pour casser les cours, pour ne rien faire voire pour manipuler les adultes (parents, direction...); ce qui est terrible, c'est que ce plan autodestructeur a bien fonctionné pour certaines.